Tout au long de sa vie, Wolfgang Amadeus Mozart a composé des œuvres de musique de chambre sous ses formes les plus diverses. Les musiciens de l’Orchestre Victor Hugo ont choisi deux œuvres marquantes de son répertoire : l’une pour l’originalité de son instrumentation, l’autre car considérée majeure parmi les œuvres du compositeur.
Mozart compose son Quintette avec cor en mi bémol majeur en 1782 pour son ami corniste Ignaz Leutgeb. Il s’agit du premier des trois quintettes qu’il lui dédiera. Si le quintette à cordes est particulièrement répandu à cette époque avec l’emploi de deux violons, deux altos et un violoncelle, Mozart, connu pour ses facéties et son originalité, crée la surprise en remplaçant l’un des violons (au lieu d’un alto comme cela se fait traditionnellement) par un cor. Ce choix a probablement été dicté dans un souci d’équilibre des timbres, celui du cor se rapprochant davantage de celui de l’alto. Composé en trois mouvements, le premier et le dernier mouvements proposent un tempo rapide, contrastant avec le second mouvement lent.
Le Quintette à cordes n°4 en sol mineur utilise quant à lui la forme du quintette à cordes classique : deux violons, deux altos et un violoncelle. La tonalité choisie en sol mineur, tragique et empreinte d’angoisse, contraste avec celle du quintette que Mozart composait un mois plus tôt. Il vient en effet de recevoir une lettre de son père, l’informant de son grave état de santé. La même année, il composera son célèbre opéra Don Giovanni démarrant sur la mort d’un père. Considéré comme l’une des œuvres majeures d’un Mozart au sommet de son art, ce quintette est composé de quatre mouvements : un premier mouvement rapide, deux mouvements plus lents et un dernier mouvement lent qui finit allegro.